dimanche 9 décembre 2012

Atelier Mosaïque / Le Petit Atelier Et L'Emporte-Pièce.

                                        En marge des articles de fond sur l'antiquité romaine, ce blog me permet également de partager mes coups de cœur, qu'il s'agisse de films, de livres, de médias ou - comme ça a souvent été le cas ces derniers temps - d'adresses, toujours en lien avec la romanité. J'ai la chance de vivre dans une région où les manifestations en rapport avec l'antiquité sont nombreuses et variées, ce qui me donne l'opportunité d'entrer en contact avec des personnalités toutes aussi diverses, passionnées par le domaine dans lequel elles ont choisi d'exercer. Or, Samedi 1er Décembre, j'ai fait la connaissance d'un de ces artisans, Véronique Pinguet-Michel, au cours d'un atelier mosaïque organisé au Mas Des Tourelles, auquel j'ai participé dans la cadre de l'association Carpefeuch. A travers ce billet, je vais tenter de vous raconter brièvement comment j'ai vécu cet atelier, afin de vous renseigner sur son déroulement.

LE PETIT ATELIER ET L’EMPORTE-PIÈCE.


                                        Mme Pinguet-Michel, artisan d'art, œuvre au sein de deux structures indépendantes mais convergentes : "Le Petit Atelier" et "L’Emporte-Pièce." L'association "Le Petit Atelier" organise plusieurs types d'activités artistiques, aussi bien pour les adultes que pour les enfants, dans l'optique d'une promotion de la création en tant que vecteur de développement et d'épanouissement personnel. Dis comme ça, je reconnais que ça pourrait passer par un joli laïus idéaliste... Sauf que l'Atelier ne se contente pas d'énoncer une si noble ambition, mais se donne également les moyens de la réaliser. Il propose ainsi de stages pour enfants ou pour adultes, intervient en milieu scolaire ou en centres de loisirs, organise des présentations des pratiques artistiques de l'antiquité sur des sites touristiques comme le Théâtre Antique d'Orange par exemple, met en place des ateliers de rue au sein des quartiers, etc. En marge des cours pour adultes (novices ou expérimentés), l'association joue donc un vrai rôle éducatif et recrée du lien social, souvent en partenariat avec d'autres structures visant un public ciblé, comme les jeunes en difficulté ou les personnes en situation de handicap.

Atelier Mosaïque au Collège. (© Le Petit Atelier.)

                                        Au sein de ce Petit Atelier, on propose aussi bien des séances de création de mosaïque que du dessin, de la peinture (fresque, notamment), du modelage, de l'impression sur textile, du travail sur argile, etc. Si une partie de ces activités reste liée aux techniques antiques, on peut aussi s'initier à l'art contemporain ou au land'art. Vous n'avez donc que l'embarras du choix. Les tarifs sont vraiment accessibles, et je peux vous assurer que vous passerez un excellent moment - avec, en prime, la satisfaction d'avoir créé quelque chose de vos blanches mains. Preuve que le but visé peut être atteint ! Pour plus de détails sur les réalisations et le programme du "Petit Atelier", je vous invite à visiter le blog de l'association, ici.

Atelier de Rue "anamorphose". (© Le Petit Atelier)


                                        En parallèle, Véronique Pinguet-Michel a lancé sa boutique en ligne, "L'Emporte Pièce", ici. Une mine d'idées cadeaux - et pas seulement pour les artistes - et de quoi rendre dingue les fanas d'antiquité. Reproductions de jeux romains (dés, osselets, latroncules), objets décoratifs (cadres, bougies, sculptures), savons, encens, porte-clefs, cartes, puzzles, plaques ornementales et cadrans solaires, une flopée d'objets personnalisés sur devis... Surtout, ne passez pas à côté des kits, qui vous fournissent tout le matériel nécessaire à la création de votre propre mosaïque, vos enluminures ou vos bijoux : pour avoir testé la mosaïque, je vous les recommande.

Exemple des produits proposés par l'Emporte-Pièce.

ATELIER MOSAÏQUE AU MAS DES TOURELLES.


                                        Car oui, comme je vous le disais en préambule, j'ai participé à l'un des ateliers de Véronique Pinguet-Michel. Mettons tout de suite les choses au clair : je maîtrise maintenant les bases de la technique (voir la conférence que je vous ai résumée ici), mais ça ne veut pas dire que la pratique m'est familière. Mon expérience artistique se résumait, il y a peu, à trois figurines en pâte à sel réalisées dans mon enfance, et c'est à peine si je sais dessiner (à part les girafes. Bizarrement, j'excelle en girafes.) Mais le ridicule ne tuant pas, je me suis risquée à la réalisation d'une mosaïque. Et me voici donc, en ce Samedi après-midi, dans une salle du Mas Des Tourelles, avec d'autres camarades de l'association Carpefeuch, prête à en découdre avec mes tesselles. Courageuse mais pas téméraire, j'ai opté pour un petit modèle (15 X 15), quand des aspirants mosaïstes moins pusillanimes ou plus entraînés, arrivés le matin, ont choisi de réaliser une œuvre de plus grande dimension (Ah ! Le "Carpe Diem" de Claude Aziza !).  

Les modèles mis à notre disposition.

                                        Véronique Pinguet-Michel nous demande si nous souhaitons réaliser notre propre motif, ou si nous préférons piocher dans les modèles mis à notre disposition : personne n'ayant songé à chercher une illustration à reproduire, nous nous empressons d'accepter sa proposition. Figures géométriques, fleurs, animaux, motifs ornementaux... Tandis que mes acolytes arrêtent leur choix sur un oiseau, un poisson ou une svastika, j'hésite entre un escargot - qui me plaît beaucoup, mais qui me semble un peu compliqué pour mes deux mains gauches - et un cheval. Lorsque notre intervenante m'annonce que "le cheval, c'est facile : une petite fille de 8 ans l'a fait tout à l'heure en une heure.", j'ai quand même un sursaut d'orgueil. Un peu d'ambition, que Diable ! Et c'est donc parti pour l'escargot.

Le modèle copié par Colette, plus courageuse que moi.

                                        Les consignes sont simples : une fois les couleurs sélectionnées, prendre une poignée de tesselles (en plâtre céramique teintée et prédécoupées), déposer une bonne dose de colle vinylique sur le carton sur lequel est imprimé le motif choisi, et déposer les tesselles, en partant du centre vers l'extérieur. Sauf que, dans mon cas, la coquille de l'escargot forme une spirale (c'est logique, en même temps), et qu'il me faut recouper les tesselles en triangles ou en rectangles plus petits. Mes premières tentatives sont hésitantes, je sème des éclats un peu partout, comme un petit poucet antique... Je commence à penser que j'ai effectivement le niveau d'un CE2, et que j'aurais mieux fait de m'en tenir au cheval. Mais après quelques tâtonnements, je saisis le truc, et la coquille de mon gastéropode prend forme. Très lentement - pour ça, je suis raccord avec mon sujet - mais elle prend forme, dans une ambiance bon enfant, entre discussions légères et blagues fusant autour de la table. J'ai la nette impression qu'autour de moi, tout le monde va beaucoup plus vite et que j'y serai encore le lendemain, j'ai les doigts recouverts de colle et le plan de travail parsemé de tesselles, mais je m'opiniâtre. Je coupe, j’enduis, je colle, soigneusement et minutieusement. Un peu trop, d'ailleurs : apparemment, je serre trop mes tesselles et en plus, j'en ai disposé une du mauvais côté. Véronique me corrige gentiment, et sauve mon escargot !

Des élèves appliquées...

                                        Une bonne demi-heure plus tard, la bestiole est enfin terminée, et il ne me reste plus qu'à faire mon fond. Je suis d'autant plus rassérénée que mes camarades m'assurent que mon escargot est réussi, et que ma tâche est maintenant beaucoup plus facile : je n'ai plus besoin de couper mes tesselles, que je peux joyeusement placer à la chaîne, une fois mon carton enduit de colle. Je rattrape mon retard, et j'achève ma mosaïque après une bonne heure de travail. Je ne suis pas mécontente : on reconnaît clairement un escargot, c'est déjà ça. Ce n'est pas terminé pour autant.

                                        Étape suivante, j'applique sur mon chef d’œuvre en devenir un mélange de colle et de vernis, qui va raviver les couleurs, et que je dois laisser sécher une vingtaine de minutes. Le temps de faire le tour du marché de Noël qu se tient au Mas des Tourelles, et d'acheter des marrons glacés car toute peine mérite salaire. Puis, une fois le vernis sec, je dois jointoyer. Concrètement je tartine avec entrain ma mosaïque à la spatule, de façon à faire pénétrer la matière entre les tesselles, avant d'ôter l'excédent. A ce moment, nous en sommes tous à des stades différents : certains en sont encore à coller leurs tesselles (pour les plus grands modèles), d'autres vernissent, et d'autres ont terminé depuis belle lurette. Mais honnêtement, je n'y fais guère attention, mes yeux rivés sur mon petit escargot à moi, que je porte comme s'il s'agissait du Saint Sacrement !

Véronique en train de vernir la mosaïque de Claude Aziza.

                                         Voilà : ma mosaïque est maintenant terminée... ou presque. Véronique m'explique que je dois la laisser sécher 24 heures, avant de la nettoyer avec une éponge humide afin d'ôter le reliquat de la pâte de jointure. Ce que je ferai, deux jours plus tard car deux précautions valent mieux qu'une... Le résultat final, vous pouvez le voir ci-dessous : soyez indulgent, car je vous rappelle qu'il s'agit d'un coup d'essai ! Pour ma part, vu que j'étais persuadée de me planter en beauté, je suis très satisfaite de mon œuvre, qui trône désormais dans ma cuisine.


                                        En conclusion, j'ai passé une excellente après-midi, en bonne compagnie (des gens que j'avais déjà déjà rencontrés, et d'autres que je ne connaissais pas) et avec une animatrice hors pair, pédagogue et surtout très sympathique. Et, cerise sur le gâteau (ou plutôt garum sur la patina), je repars toute fière, enchantée de ma mosaïque, moi qui m'imaginais si peu manuelle. Comme quoi, si j'y suis arrivée, n'importe qui peut le faire ! D'ailleurs, je suis bien décidée à ne pas en rester là, et à retenter l'expérience avec un des kits de l'Emporte-Pièce. Dommage qu'il n'y ait pas de girafes - j'aurais assuré !

Davantage de photos sur le site de Carpefeuch, ici.

Pour plus de renseignements :

LE PETIT ATELIER DE L'EMPORTE-PIÈCE.


Contact : Véronique Pinguet-Michel.

7 rue Siegfried
30000 Nîmes

Tél. : 04 66 64 74 05
Site : http://lepetitatelier.over-blog.net
Courriel : petitatelier@emporte-piece.net


L'EMPORTE-PIECE.

Même adresse et même téléphone.
Site : www.emporte-piece.net
Courriel : contact@emporte-piece.net
 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Fanny de tous ces sympathiques commentaires !
je suis très heureuse que ce modeste atelier vous ait plu et espère avoir l'occasion de renouveler avec des œuvres plus ambitieuses encore, soyons fous :-)
Je ne vous ai pas dit que l'escargot est l'animal totem de l'emporte-pièce, petite activité artisanale qui prend son temps pour avancer dans la vie : c'est l'éloge de la lenteur ! vous l'avez bien compris ...
amicalement,
Véronique

FL a dit…

C'est à moi de vous remercier, d'abord pour avoir gentiment pris le temps de lire mon billet, et aussi pour cet atelier qui fut vraiment une jolie découverte. Et je confirme : j'ai déjà hâte de recommencer ! :-D